lundi 11 septembre 2017

Cuisine et santé : salade de sarrasin aux algues

Ingrédients (pour 2 personnes)


  • 100 g de sarrasin décortiqué
  • 80 g de concombre
  • 80 g de carotte
  • 1 cuillerée à soupe d'algues wakamé séchées
  • 1 poignée de graines germées d'alfalfa (facultatif)
  • 1 pincée de poivre
  • 1 cuillerée à café de graines de fenouil
  • 4 cuillerée à soupe d'huile
  • 2 cuillerées à café de tamari
  • 2 cuillerées à soupe de vinaigre de cidre ou de jus de citron


Préparation


Faites cuire le sarrasin dans un grand volume d'eau salée pendant 10 minutes. Puis égouttez-le et faites-le revenir dans 2 cuillerées à soupe d'huile pendant 5 minutes en remuant régulièrement. Laissez refroidir et réservez.

Réhydratez les algues dans un peu d'eau pendant environ 5 minutes.

Épluchez la carotte et le concombre et coupez-les en brunoise.

Préparez la sauce avec 2 cuillerées à soupe d'huile d'olive, le vinaigre (ou le jus de citron), le tamari et le poivre.

Une fois que le sarrasin est froid, mélangez-le avec les légumes, les graines germées, les graines de fenouil et les algues puis ajoutez la sauce.

Découvrez l'incroyable pouvoir de l'hypnose

Saviez-vous que votre inconscient gère environ 85 % de votre vie ? L'hypnose est un outil merveilleux qui permet d'entrer directement en contact avec lui (ce qui est quasiment impossible en temps normal) et d'activer son extraordinaire potentiel. Un accompagnement en hypnose peut ainsi vous aider efficacement et rapidement à lever les barrières qui vous empêchent d'avancer et d'atteindre vos objectifs, à mieux gérer votre stress, à augmenter vos performances, votre créativité et votre confiance en soi, à préparer un examen, à vous libérer de vos dépendances (tabac, alcool, etc.), phobies, allergies, troubles du sommeil et troubles alimentaires (anorexie, boulimie, surpoids, etc.), à surmonter un deuil ou une séparation, et également à améliorer de nombreux problèmes de santé (problèmes de peau, acouphènes, dérèglements hormonaux, etc.).
L'hypnose fait partie des thérapies brèves orientées solutions. Un objectif clair est défini ensemble lors de la première séance et il n'y a besoin en général que de quelques séances pour l'atteindre.
Le champ d'application de l'hypnose étant très vaste, n'hésitez pas à me contacter pour savoir si cette technique peut vous aider.

Je me forme à l'hypnose (méthode Dolfino) depuis juin 2016. J'obtiendrai très vraisemblablement ma certification de praticien en hypnose - méthode Dolfino en novembre prochain. En attendant d'offrir mes services de guide en hypnose en tant que professionnel et afin de m'entraîner et de consolider ma pratique, je vous propose dès aujourd'hui des séances en libre participation. Profitez-en !

samedi 29 avril 2017

Yoga statique ou yoga dynamique : lequel choisir ?

De nombreuses écoles de yoga se sont développées ces dernières décennies en Inde et en Occident. Certaines, comme l'ashtanga vinyasa créé par Pattabhi Jois, mettent l'accent sur le mouvement, tandis que d'autres, comme celle de B. K. S. Iyengar, préconisent de maintenir les postures pendant plusieurs minutes*. Pour le pratiquant novice, il est parfois difficile de s'y retrouver et de faire son choix. Mais quelles sont au juste les effets de ces deux façons de faire du yoga  ? Qu'est-ce qui différencie le yoga dynamique de la gymnastique  ? Comment prévenir les blessures  ? Les quelques lignes qui suivent tentent de donner quelques éléments de réponse à ces questions.

Il y a au moins deux grandes différences entre la gymnastique et le yoga en général. En yoga, les mouvements sont toujours lents et contrôlés, ce qui aide à prévenir les blessures durant la pratique, et la respiration est coordonnée avec les mouvements. Le fait que le mental soit focalisé sur la respiration et sur l'étirement des muscles et des articulations augmente la coordination neuromusculaire et permet à l'esprit de trouver le calme et la capacité à contrôler les émotions et les pensées.

Tout comme la gymnastique, le yoga dynamique fait plus appel aux fibres musculaires blanches, lesquelles consomment essentiellement du glucose et de l'adénosine triphosphate, mais relativement peu de graisses, et produisent une grande quantité d'acide lactique. L'un et l'autre augmentent les rythmes cardiaque et respiratoire. Le yoga dynamique permet de faire bouger les articulations dans toutes les directions, ce qui a pour effet de les rendre plus souples et de prévenir les problèmes articulaires.

Dans les Yogasūtra, le texte de référence de l'aṣṭāṅgayoga (le yoga à huit branches), Patañjali écrit clairement que les postures (āsana) doivent être stables et confortables (sthira-sukham āsanam - 2:46). La stabilité, c'est-à-dire le fait de maintenir une posture pendant au moins 15 secondes, renforce les muscles profonds et les détend (les muscles se détendent automatiquement après 15 secondes). Le confort dans la posture permet aux muscles de se détendre plus facilement et à la souplesse de se développer plus efficacement. En effet, si on perd le confort en essayant d'aller au-delà de ses limites, on va diminuer sa souplesse au lieu de l'augmenter. Pour certaines écoles, dont celle dont je suis issu, le yoga statique est donc mis en avant et considéré comme le «  vrai  » yoga. Il est inconcevable pour elles de dire que l'on fait du yoga si on ne tient jamais les postures. Cela dit, elles ne rejettent pas totalement le yoga dynamique, comme par exemple la salutation au soleil, qui est un très bon échauffement et permet de préparer le corps au maintien des postures.

Quand on tient une posture un certain temps, les fibres musculaires rouges sont plus actives que quand on est en mouvement. Ces fibres consomment plus de graisses et de glucides et moins d'oxygène que les fibres musculaires blanches et augmentent l'endurance du corps. Dans certaines postures, les glandes endocrines et les organes internes subissent une pression et un étirement, ce qui a pour effet de les stimuler, de les renforcer et de les aider à travailler de façon optimale. En outre, pendant que la posture est maintenue, on peut porter son attention sur la partie du corps qui travaille, ce qui augmente l'afflux sanguin et l'activité nerveuse dans cette région, et permet donc d'améliorer son bon fonctionnement, de stimuler le système nerveux parasympathique (responsable de la détente du corps et de l'esprit) et d'équilibrer le système nerveux autonome.

De plus en plus de personnes se blessent en faisant du yoga, alors qu'une bonne pratique permet d'éviter ces désagréments. La chose la plus importante à faire en ce sens est d'écouter son corps et d'en comprendre et accepter les limites. La bonne attitude consiste à laisser de côté toute attente ainsi que l'esprit de compétition et à ne pas aller au-delà de 70 % de ses capacités. S'échauffer pendant cinq à dix minutes prépare les articulations, les tendons, les ligaments et les muscles à la pratique des postures. Faire des mouvements lents et contrôlés, en étant conscient des parties du corps impliquées et en les coordonnant avec la respiration, aide à détendre les muscles, à prendre conscience de toute douleur ou inconfort et à éviter un étirement excessif. Si la posture «  idéale  » semble trop difficile, des variations plus simples peuvent être pratiquées afin que l'āsana puisse rester stable et confortable. Certains āsana requièrent en outre des contre-postures qui ne doivent pas être négligées car elles permettent d'éviter de se faire mal.

Comme on a pu le voir, le yoga statique et le yoga dynamique ont tous les deux des qualités qui sont complémentaires. Bien pratiqués, ils permettent d'assouplir le corps et de pacifier le mental tout en minimisant le risque de blessures. Le pratiquant de yoga a donc tout intérêt à combiner ces deux approches pour en retirer un maximum de bienfaits.

* Il est amusant de noter que ces deux grands maîtres du XXe siècle, qui ont développé des styles presque opposés, ont tous les deux été les disciples du même maître, T. Krishnamacharya.

mardi 21 février 2017

Se libérer des addictions grâce à l'Āyurveda et au Yoga

Selon l'Āyurveda, les dépendances sont liées à un manque de contentement intérieur. Elles s'accompagnent d'une perturbation des trois upadoṣa les plus importants qui sont liés au cœur et au système nerveux : prāṇa vāta (paix), sādhaka pitta (contentement intérieur) et tarpaka kapha (stabilité, force intérieure). La nicotine se fixe sur les cellules et les organes, tandis que l'alcool perturbe les treize feux (agni) du corps, en commençant par le feu digestif (jaṭharāgni), puis en s'attaquant aux feux des sept tissus fondamentaux (dhātvagni) et enfin aux feux des cinq grands éléments (mahābhūtāgni) situés dans le foie.

Être motivé et prendre son temps


Arrêter de fumer ou de boire demande tout d'abord de le vouloir vraiment. Cela paraît bête à dire, mais beaucoup de personnes échouent tout simplement parce qu'elles n'ont pas vraiment décidé d'arrêter et essaient simplement pour se donner bonne conscience ou sous la pression de leur entourage. Avoir un désir profond de se débarrasser de son addiction est le premier pas – et peut-être le plus important – vers la libération !

Pour mettre fin à ces dépendances et rétablir l'équilibre, l'Āyurveda conseille de réduire progressivement sa consommation tout en détoxifiant l'organisme. En effet, un arrêt brutal de la consommation de tabac ou d'alcool risque de créer un nouveau déséquilibre qui sera compensé par une nouvelle addiction (à la nourriture, par exemple). Ainsi, quelqu'un qui fume vingt cigarettes quotidiennement pourra réduire sa consommation à dix-huit cigarettes par jour pendant une semaine, puis à seize cigarettes la semaine suivante, etc. Ou bien il pourra décider de ne fumer que les trois-quarts de chaque cigarette, puis seulement la moitié, etc.

Des thérapies comme l'hypnose ou l'EFT sont également utiles pour accompagner les personnes souffrant de dépendances et les aider à trouver en elles les ressources qui leur permettront de réduire leur consommation de produits intoxicants, puis d'arrêter et enfin de ne pas rechuter. Je serai bientôt en mesure de proposer ce type d'accompagnement.

Développer sattva


D'après le Sāṁkhya, le système philosophique sur lequel reposent l'Āyurveda et le Yoga, la nature est composée de trois forces fondamentales (guṇa)  : sattvarajas et tamas.
  • Sattva est la force de pure création. Il est associé à la pureté, à la paix, à la lumière, à la clarté, à l'harmonie, à l'amour et à la spiritualité.
  • Rajas est la force d'action, de mouvement, d'agitation, de turbulence et de maintien. Il est associé à la réalisation de l'action, à la passion, à l'ambition, au désir et à l'ego.
  • Tamas est la force d'inertie et de destruction. Il est associé à la lourdeur, à l'obscurité, à l'ignorance, à l'attachement et à la décomposition.

L'être humain ne pourrait pas vivre si l'une de ces trois forces était absente, mais l'Āyurveda et le Yoga s'accordent à dire que chacun d'entre nous doit tenter de développer sattva car il est la clé d'une bonne santé et favorise la croissance spirituelle. Or, chez les personnes soumises à une addiction, rajas et tamas sont en excès, tandis que sattva est en trop faible proportion. Les pratiques et aliments qui permettent d'augmenter sattva sont donc particulièrement importants pour ces personnes. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à consulter l'article que j'ai consacré aux trois guṇa.

Conseils alimentaires


Au niveau alimentaire, on va avant tout chercher à restaurer le fonctionnement normal des agni grâce à :
  • une nourriture chaude, cuite et légèrement onctueuse (en rajoutant du ghee après cuisson par exemple), préparée à partir de produits frais ;
  • des épices douces comme le cumin, la cardamome, la cannelle, le curcuma, la coriandre et le gingembre (ce dernier étant à consommer en quantité modérée en cas de pitta élevé) ;
  • la suppression des aliments acides autres que le citron (qui lui est très bénéfique) ;
  • la consommation d'aliments tonifiants et structurants comme le ghee, le miel, les légumes verts, le riz basmati, le quinoa, les haricots mungo (mung dal), les pommes, les poires, le raisin, les mangues, les pêches, les fruits secs et fruits à coques (amandes, raisins secs, figues, dattes, abricots secs, pruneaux).

Chez les personnes alcooliques, l'agni devient très faible. La consommation de ghee (une cuillère à café dans les plats chauds) et de gingembre est primordiale pour le relancer.

Phytothérapie ayurvédique


Différentes plantes ayurvédiques disponibles en France peuvent être utiles pour soutenir le mental et aider l'organisme à retrouver un fonctionnement sain.

Le triphala va avoir une action détoxifiante et nettoyante sur le système digestif. Il va également permettre de rééquilibre les trois doṣa.

L'ashwagandha et le brahmi vont favoriser l'équilibre du mental, lequel est primordial pour se libérer définitivement de sa dépendance et ne pas replonger.

Les personnes dépendantes à l'alcool ont le foie très endommagé. Des plantes comme l'amalaki, la bhumyamalaki l'aloe vera, le neem, la manjishta et la guduchi pourront les aider à retrouver un foie sain.

Massages


Les massages de détente comme l'abhyaṅga (massage du corps à l'huile), le śiro'bhyaṅga (massage du crâne et des épaules) et le pādābhyaṅga (massage des pieds au bol) sont très bénéfiques pour aider à garder un mental calme et stable avant et pendant la période de sevrage.

Les soins subtils et énergétiques comme la marma-thérapie et le soin Kuṇḍalinī sont également conseillés pour éliminer les blocages énergétiques à l'origine de l'addiction et retrouver l'équilibre.

Yoga


Toutes les pratiques yogiques décrites dans mon article sur la gestion du stress peuvent être utiles pendant la période de sevrage afin de maintenir la stabilité du mental et de garder un haut niveau de volonté et de motivation.

Les postures qui agissent sur les organes digestifs, telles que vajrāsana (posture du foudre-diamant), yoga mudrā (posture de l'union psychique), pavanamuktāsana (posture de libération des vents), nirālamba bhujagāsana (posture du cobra sans support), mayūrāsana (posture du paon) et matsyāsana (posture du poisson), permettront de relancer l'agni particulièrement affaibli par une forte consommation d'alcool et de stimuler le foie.

Les postures qui permettent d'ouvrir la cage thoracique, comme vīrāsana (posture du guerrier), bhujagāsana (posture du cobra), uṣṭrāsana (posture du chameau), matsyāsana (posture du poisson) et cakrāsana (posture de la roue), aideront les fumeurs à retrouver plus rapidement leur pleine capacité pulmonaire.

Sūryanamaskāra (salutation au soleil) sera très bénéfique comme échauffement en début de séance de yoga. En effet, elle redonne au corps sa vitalité et aux articulations leur souplesse, et combine des postures qui travaillent à la fois sur le système digestif et sur le système respiratoire. Les personnes qui n'ont pas le temps de faire une séance de yoga complète pourront se contenter de faire une douzaine de salutations au soleil (ça ne prend pas plus de dix minutes !) et un peu de prāṇāyāma (très utile pour les fumeurs) ou de chant du mantra AUM.

Parmi les techniques yogiques de purification appelées akarman, deux sont à retenir :
  • agnisāra dhauti (nettoyage avec l'essence du feu) : il s'agit d'une alternance de contractions et de relâchements du ventre effectués poumons vides qui permet, entre autres, d'allumer le feu digestif (agni) et ainsi d'améliorer la digestion ;
  • kapālabhātī (la splendeur dans le crâne) : c'est un exercice respiratoire dans lequel les expirations sont actives et puissantes et les inspirations passives (ce qui est le contraire de la respiration normale), ce qui permet de purifier le système respiratoire, lequel est fortement encrassé par une forte consommation de tabac.
Il est préférable d'apprendre ces techniques auprès d'un professeur de yoga qualifié.


La combinaison de ces différentes approches offre plusieurs angles d'attaque qui augmentent les chances de se libérer de son addiction avec efficacité et sérénité.

mardi 3 janvier 2017

Bonne année 2017


Je vous souhaite une très bonne année 2017
dans la lumière du cœur.
Puisse chacun d'entre nous faire briller son soleil intérieur
afin d'illuminer sa vie et celle de ceux qui l'entoure.



dimanche 13 novembre 2016

Épices et santé : la muscade

La noix de muscade est la graine, ou plus exactement l'albumen du muscadier (Mystirica fragrans), un arbre tropical originaire des îles Banda, dans l'archipel des Moluques en Indonésie, et qui est cultivé maintenant en Asie (Chine, Taïwan, Indonésie, Malaisie, Sud de l'Inde, Sri Lanka), aux Antilles et en Amérique du Sud. Elle est utilisée comme épice sous forme de poudre. En sanskrit, elle est connue sous le nom de jātiphala.

La noix de muscade a des vertus antiseptiques, antiparasitaires, antalgiques et analgésiques. Elle stimule le feu digestif (agni), permettant ainsi de combattre les digestions difficiles, de calmer les colites et les flatulences et d'augmenter l'assimilation des nutriments dans l'intestin grêle.
C'est un stabilisateur de l'esprit qui favorise la réduction de vāta dans le système nerveux. C'est un excellent remède pour calmer l'esprit et lutter contre les insomnies. Prendre 250 à 500 mg de poudre de muscade dans du lait chaud environ une heure avant de se coucher facilite l'endormissement et favorise un sommeil profond.
La muscade est également un tonique aux vertus aphrodisiaques : elle stimule l'activité sexuelle, combat l'éjaculation précoce et renforce la production de sperme. Elle peut être utile pour traiter l'infertilité masculine et féminine.

Cette épice au goût subtil a, comme on vient de le voir, de nombreuses vertus qui pourraient inciter bon nombre d'entre vous à l'utiliser de plus en plus en cuisine. Attention toutefois, car d'une part elle est plutôt déconseillée en cas de grossesse et de pitta élevé, et d'autre part il ne faut surtout pas en abuser car, prise en grande quantité, cette épice est neurotoxique et accroît la lenteur d'esprit. Une cuilleréà café de muscade suffit à produire des effets tels que des brûlures d'estomac, des nausées, de l'agitation ou des vertiges avec peur de mourir, qui, fort heureusement, se dissiperont au bout de quelques heures. Que ces recommandations ne vous fassent pas peur pour autant et ne vous empêchent pas de consommer régulièrement de la muscade si vous pensez pouvoir bénéficier de ses bienfaits. Attention simplement à le faire avec modération  !

Informations ayurvédiques :
VK- P+
Rasa : piquant
Vīrya : chauffant
Vipāka : piquant

mercredi 28 septembre 2016

Yoga et religion

La relation qu'entretient le yoga avec la religion est quelque chose de difficile à comprendre pour nous autres Occidentaux. Certaines pratiques comme la récitation de mantras n'ont pas d'équivalent dans nos traditions spirituelles et sont parfois considérées avec une certaine suspicion.
Pour éclairer cette question, je vous propose ci-dessous la traduction d'un texte écrit par Gandhar Mandlik, Directeur du cursus international à l'ashram Yoga Vidya Gurukul.

(The original English text can be found below the French translation)

Le yoga est-il une religion ? par Gandhar Mandlik


Définition du mot religion - Il s'agit de la croyance en et du culte d'un pouvoir supérieur qui exerce un contrôle, en particulier un Dieu personnel ou des dieux. Parfois, la religion inclut la foi, la croyance, le culte, un enseignement, une doctrine ou la théologie. La religion est principalement un système particulier de foi et de culte connecté à Dieu.

Le cœur du yoga - Le yoga se concentre davantage sur l'harmonie du corps et de l'esprit et sur l'harmonie de l'individu avec la Mère Nature. L'expérience d'un état positif du corps et de l'esprit et d'une connexion positive avec chaque objet de l'univers est le but réel du yoga. Dans les Yoga Sutras, Patanjali dit que réaliser la véritable nature de sa propre conscience est l'objectif ultime du yoga. Il n'y a pas d'attention particulière portée à Dieu. En effet, notre vraie nature elle-même est cette conscience cosmique divine. Et la connexion avec cette divinité présente à l'intérieur de chacun est l'objectif du yoga.

La pratique du yoga offre des options - Si quelqu'un n'aime pas certaines pratiques de yoga, il ou elle peut choisir d'autres pratiques qui lui plaisent ou lui semblent utiles. Il n'est pas obligatoire de tout pratiquer. Le yoga donne des recommandations mais ne force personne à chanter ou à accomplir des rituels. Certains chantent des mantras, mais d'autres ne le font pas. Certains donnent aux asanas ou postures de yoga des noms différents, et certains pratiquent à des moments différents, et tout cela ne pose aucun problème. Si quelqu'un ne pratique pas le yoga après l'avoir appris, le yoga ne le rejettera pas. Si quelqu'un expérimente le yoga d'une certaine manière, il ou elle a la liberté d'enseigner d'une manière qui lui est propre. C'est pourquoi chaque professeur de yoga a une façon unique d'enseigner le yoga. Les professeurs de yoga suivent certains systèmes mais ajoutent également leurs expériences à leurs enseignements. Le yoga approuve les changements positifs que les individus apportent à la tradition du yoga. Les religions ne permettent rien de tout cela.

Le yoga ne vous demande pas en quoi vous croyez - Pour pratiquer le yoga vous n'avez pas besoin de croire en quoi que ce soit. Commencer à faire du yoga, c'est  commencer à plier, tordre, étirer et détendre son corps. Commencer à se concentrer sur la respiration, commencer à se concentrer mentalement, et ensuite mettre son corps, son esprit, ses pensées et ses émotions sous son propre contrôle. Le yoga ne s'intéresse pas à vos croyances. Mais la paix de votre mental et la bonne santé de votre corps sont l'objectif le plus important du yoga.

L'ouverture à des idées nouvelles - Le yoga a toujours accepté les nouvelles connaissances utiles et les a assimilées. Dans les Vedas, il est dit  : « Que toutes les bonnes pensées et connaissances nous viennent de toutes les directions. » Cela montre son ouverture. La vie est un processus évolutif continu, donc nos pratiques doivent également évoluer. La science évolue. Chaque jour, des choses nouvelles sont ajoutées et nous, en tant que société, nous acceptons sans difficulté des découvertes positives. Si le yoga a survécu si longtemps, c'est parce qu'il est ouvert à de nouvelles idées et de nouvelles connaissances.

Pas de dieu particulier - Le yoga parle d'une énergie cosmique qui est partout et dans chaque objet. Elle connecte tout dans l'univers. Il n'y a pas un seul nom pour cela. Certaines traditions du yoga l'ont appelée Brahman, d'autres ont appelé cette réalité universelle la double dimension de Shiva (conscience) et Shakti (énergie) ou Purusha et Prakriti. D'autres traditions ont fait de ces différentes formes d'énergie présentes dans l'univers des dieux et des déesses tels que Ganesha (l'intellect et la sagesse), Kali (l'énergie sombre), Lakshmi (l'énergie manifestée nécessaire à la vie), Saraswati (l'énergie intelligente d'évolution), Indra (le roi des dieux), Varuna (le dieu de la pluie), Vayu (l'air ou le messager) et Agni (le feu). Certaines traditions ne croient pas en l'existence d'une quelconque forme de dieu. La science du yoga accepte tous ces différents points de vue.

Pas de culte collectif - La science du yoga n'a jamais encouragé le culte collectif ou la prière à Dieu. Au lieu de cela, le yoga parle d'une pratique individuelle pour réaliser le véritable potentiel de chaque pratiquant afin de créer un état d'harmonie du corps et de l'esprit. Chaque individu est unique et a des expériences uniques qui ne peuvent pas être comparées avec celles des autres. Nous sommes également tous différents sur le plan émotionnel, intellectuel et avons des natures différentes. C'est pourquoi le yoga encourage une pratique individuelle. Si certaines personnes animées du même esprit se réunissent et font certaines pratiques ensemble, c'est très bien mais ce n'est pas ce qui doit primer.

Pas de fondateur - Le yoga est une réalisation collective de grands maîtres visionnaires. Il n'y a pas une seule personne ou un seul dieu qui puisse en être le prophète ou le gourou*. Au lieu de cela, à chaque époque, des grands maîtres ont atteint des états supérieurs grâce à la pratique du yoga et ont donné cette nouvelle direction à la société. De nombreuses formes de yoga différentes sont pratiquées à travers le monde et il n'y a pas qu'un seul maître qui soit vénéré. Dans beaucoup de religions, il y a un maître ou prophète, qui est le seul à avoir fait l'expérience de Dieu, et les autres ne sont que des disciples, qui sont parfois traités comme des esclaves et n'ont pas la possibilité d'accéder aux mêmes expériences que le maître. Le message du yoga est clairement le contraire de cela. Le yoga dit que tout le monde procède du divin, que nous sommes tous égaux et que chacun peut faire l'expérience du plus grand état de réalisation du Soi ou de réalisation de Dieu.

L'hindouisme et le yoga - L'hindouisme est apparu il y a quelques milliers d'années. Les gens qui vivaient sur les rives de la Sindhu** s'appelaient hindous. Mais le yoga et les Vedas existaient bien avant cela. Ils étaient appelés Sanatan Dharma - une façon de vivre éternelle***. Ce très ancien Sanatan Dharma inclut de nombreuses écoles de pensée (Darshana) différentes les unes des autres. Certaines d'entre elles croient en Ishwara (la conscience divine, le créateur, le créateur et le destructeur du cosmos), mais d'autres n'y croient pas. Il n'y a pas qu'une seule foi, qu'une seule façon d'accomplir les rituels, pas de modèles définis pour le culte, et il y a des millions de dieux et déesses. Certaines écoles de pensée sont très similaires à la science et ont une compréhension très logique et analytique. Il est donc difficile de qualifier l'hindouisme de religion dans l'acception communément admise de ce mot. Le yoga fait partie de ce Sanatan Dharma.

La science et le yoga - Les effets des asanas, du pranayama, des techniques de nettoyage, de la méditation, du régime alimentaire et des mantras peuvent être vérifiés par des méthodes scientifiques. Le yoga a été développé par des grands maîtres avec une approche très analytique et après diverses expérimentations. Il n'y a aucune affirmation dans aucun texte de yoga qui ne puisse être vérifiée par des méthodes scientifiques.

Le yoga comme soutien à la foi - Si vous avez une religion ou une foi particulière, la pratique du yoga vous aidera sur votre chemin. Le yoga est un système qui soutient la vie y compris dans ce qu'elle a de plus profond. Toute personne religieuse a besoin d'un esprit concentré, d'émotions fidèles et positives et d'un corps physique fort. Le yoga apporte tous ces atouts au pratiquant. L'engagement de chaque personne religieuse dépend de la force de sa foi. La foi n'est rien d'autre que des émotions harmonieuses et positives mêlées à une attitude humble. Les pratiques yoguiques harmonisent les émotions et développent l'humilité, de telle sorte que celui qui pratique une religion, que ce soit le bouddhisme, le christianisme, le judaïsme ou autre, peut sentir une plus forte connexion avec son dieu et renforcer sa foi.

Faisons tous entrer le yoga dans notre vie sans tenir compte des barrières des religions. Pratiquons tous le yoga, que nous soyons chrétiens ou hindous, agnostiques ou athées. Cela n'a pas d'importance, car le yoga accepte tout le monde.

Om Tat Sat

* Le mot «  gourou  » signifie simplement «  maître  » en sanskrit. En Inde, il n'a pas du tout la connotation négative qu'on lui donne généralement en France (N.D.T.).
** Sindhu est le nom sanskrit de l'Indus. Dans l'Avesta, le texte sacré du mazdéisme, la religion des anciens Iraniens, ce fleuve est appelé hindu (N.D.T.).
*** On peut également, à l'instar d'Annie Besant, traduire Sanatan Dharma par «  Loi Éternelle  » (N.D.T.).






Is Yoga a religion? By Gandhar Mandlik


The definition of religion is - the belief in, and worship of, a higher controlling power, especially a personal God or gods. Sometimes religion is also faith, belief, worship, teaching, doctrine or theology. Religion is mostly a particular system of faith and worship connected with God.

Focus of Yoga - Yoga focuses more on the harmony of body, mind and spirit and harmony of the individual with Mother Nature. The experience of a positive state of mind and body and positive connection with every object in the universe is the real purpose of yoga. In the Yoga Sutras, Patanjali talks about realizing the true nature of one's own consciousness as the ultimate goal of yoga. There is no specific focus on God. In fact our true nature itself is that divine cosmic consciousness. And connecting with that divinity inside is the objective of yoga.

Yoga Practice offers options - If one does not like some practices of yoga, then he or she can select other practices that they like or find useful. There is no compulsion to practice everything. Yoga gives recommendations but does not force anyone to chant or do rituals. Some people chant some mantras, but some don’t. Some people call asanas or yoga poses with different names, and some practice at different times and that is acceptable. If someone does not practice yoga after learning it then yoga does not reject them. If someone experiences yoga in a particular way, he or she has a freedom to teach in his or her own way. That is why every yoga teacher has a unique way of teaching yoga. Yoga teachers follow certain systems and also add their experiences to their teachings. Yoga appreciates the positive changes people bring to the tradition of yoga. Religions do not allow any of these.

Yoga does not ask your faith – For practicing yoga you need not believe in anything. To start yoga is to start bending, twisting, stretching and relaxing your body. Start focusing on the breath, start concentrating your mind and then bring your body, mind, thoughts and emotions under your control. What are your beliefs is not relevant to yoga. But your peace of mind and healthy body is the most important goal in yoga.

Openness to new ideas – Yoga has always accepted new useful knowledge and has assimilated that. In the Vedas there is a statement which says that “let all good thoughts and knowledge come to us from all directions”. This shows the openness. Life is a continuous evolving process so our practices should also evolve. Science is evolving. Every day new things are added and we as a society are openly accepting positive findings. Yoga has survived so long because it is open to new ideas and new knowledge.

No One God  Yoga talks about cosmic energy which is everywhere and in every object. It connects everything in the universe. There is no one name for this. Some traditions in Yoga have called it as Brahman, others have called this universal reality as the two dimensions of Shiva (consciousness) and Shakti (energy) or Purusha and Prakriti. Some other traditions have made these different forms of energies in the universe as Gods and Goddesses like Ganesha (intellect & wisdom), Kali (dark energy), Lakshmi (manifest energy supporting life), Saraswati (intelligent energy for evolution), Indra (king of god), Varuna (rain god), Vayu (air or medium) and Agni (fire). Some traditions do not believe in the existence of any form of God. But all these different views are acceptable in the science of yoga.

No group worship in Yoga – The science of yoga has never encouraged group or collective worship to God or prayer to God. Instead yoga talks about an individual practice to realize the true potential of every practitioner to create a state of harmony of the body and mind. Every individual is unique and has unique experiences which cannot be compared with others. We also all have different emotional, intellectual and physical make up and different natures. So yoga encourages an individual practice. If some like-minded people come together and do some practices together, it is nice but it is not the focus.

No one founder of yoga – Yoga is a collective achievement of great visionary masters. There is no one person or God who can be the prophet or guru. Instead every century some great masters achieved higher states with yoga practice and have given this new direction to society. So many different types of yoga are practiced all over the world without worshiping one master. In many religions there is one master or prophet and only he had experienced God and the rest all are just followers or treated as slaves and have no opportunity to experience what the master has experienced. The message of yoga is clearly the opposite of this. Yoga says everyone is part of the divine and all are equal and that everyone can experience the highest state of self-realization or God realization.

Hinduism and Yoga – Hinduism came into existence a few thousand years ago. The people who lived on the banks of the river sindhu were called hindu. But Yoga and the Vedas existed much before that. It was called Sanatan Dharma – an eternal way of life. This very old Sanatan Dharma has so many different schools of thought (Darshana) included in it. Some of these believe in Ishwara (Divine consciousness, the creator, operator and destroyer of the cosmos) but some of these ways do not believe in Ishwara. There is no one way of faith, no one way of performing rituals, no set patterns of worship and millions of Gods and Goddesses. Some schools of thought are very similar to science and have a very logical and analytical understanding. So it is hard to call Hinduism as a religion in a way the world understands it. Yoga is a part of this Sanatan Dharma.

Science and Yoga – The effects of asanas, pranayama, cleansing techniques, meditation, diet and mantras can be verified by scientific methods. Yoga was developed by great yoga masters with a very analytical approach and after various experiments. There is no claim in any yoga text which cannot be verified by scientific methods.

Yoga as a support to faith  If you are following a particular religion or faith, then the practice of yoga will help you on your path. Yoga is a system that supports life from its roots. Every religious person needs a focused and concentrated mind, faithful and positive emotions and a strong physical body. Yoga gives all these strengths to the practitioner. Every religious person’s commitment is about how much faith is there. Faith is all about harmonious and positive emotions with a humble attitude. The practices of yoga harmonize emotions and develop humility, so one who practices a religion, whether it is Buddhism, Christianity, Judaism or any other, can feel more connected with their God and strengthen their faith.

Let us all bring yoga into our life without considering the barriers of religions. Let us all practice yoga, whether we are Christian or Hindu, Agnostic or Atheist. It does not matter, for Yoga accepts all.


Om Tat Sat