samedi 16 juillet 2016

Yoga : les respirations rafraîchissantes

Parmi les nombreuses techniques yoguiques de respiration (prāṇāyāma), il y en a deux dont le but est avant tout de rafraîchir le corps et le mental. Elles peuvent donc être très utiles en période estivale*, mais pas uniquement. En effet, elles aident à lutter contre les excès de pitta comme les aigreurs d'estomac, les aphtes, la colère ou l'excitation. Elles permettent également de contrôler la faim et la soif (ce qui peut être précieux quand on n'a pas sur soi de quoi les satisfaire immédiatement), de réduire l'hypertension artérielle et les nausées, de purifier le sang, de relaxer les muscles et d'équilibrer le système endocrinien. Bien évidemment, comme toujours en yoga, les effets ne se feront sentir qu'au bout d'une certaine durée de pratique (au moins dix minutes) et seront amplifiés par une pratique régulière.

Contrairement aux autres techniques de prāṇāyāma, dans les respirations rafraîchissantes, l'inspiration se fait par la bouche. Les deux techniques présentées ci-dessous ont des effets à peu près similaires, vous pouvez donc choisir celle qui vous convient le mieux. Elles se font généralement dans une position de méditation, assis par terre, mais peuvent éventuellement être pratiquées assis sur une chaise voire debout.

Śītalī

Ouvrez la bouche, sortez la langue et relevez-en les côtés pour former un tube. Inspirez lentement par ce tube. Puis fermez la bouche et expirez par le nez. Continuez ainsi un moment en vous assurant que la respiration est lente, profonde et confortable.

Sītkārin

Serrez légèrement les dents et séparez les lèvres afin que les dents soient exposées. Retournez la pointe de la langue vers l'arrière afin qu'elle touche l'arrière du palais. Si cette position de la langue est inconfortable, gardez-la simplement détendue. Inspirez lentement à travers les dents. Puis fermez la bouche et expirez par le nez. Continuez ainsi un moment en vous assurant que la respiration est lente, profonde et confortable.

Contre-indications

Étant donné leur action rafraîchissante, il est déconseillé de pratiquer ces deux techniques en saison froide, ou lorsqu'on a des problèmes respiratoires, un excès de mucus, un rhume, la grippe ou tendance à avoir facilement froid. Elles sont également contre-indiquées en cas d'hypotension et de constipation chronique. Sītkārin est aussi à éviter pour les personnes qui ont des dents sensibles.

* Vous pouvez également trouver des conseils pour éviter la surchauffe en été ici.

lundi 4 juillet 2016

Épices et santé : le safran

Originaire de Grèce ou du Moyen-Orient, le safran est la seule épice tirée du pistil d'une fleur, le Crocus sativus. C'est aussi une des rares épices que l'on peut cultiver sous nos latitudes. Son prix élevé – c'est l'épice la plus chère du monde – s'explique par le fait que seule une minuscule partie de la plante, à savoir ses trois stigmates, cueillis à la main puis séchés, est utilisée comme épice. Ainsi, il faut environ 150 fleurs de crocus pour obtenir 1 g de safran  !

Le safran est une épice aux vertus multiples. De récentes études scientifiques ont montré ses propriétés anticancéreuses et antioxydantes. Pour l'Āyurveda, cette épice tridoṣique* est avant tout une des meilleures plantes anti-pitta, qui régule le foie et le pancréas, purifie et fluidifie le sang, et combat les ulcères gastriques, les hémorroïdes et les insuffisances hépatiques.
Cette épice a aussi une action bénéfique sur le système nerveux, qu'elle aide à équilibrer, tant au niveau psychique qu'émotionnel, soulageant la colère, la dépression, le manque de clarté mentale et apportant de la joie. Elle est de nature sāttvique et favorise ainsi la méditation, l'amour inconditionnel et la compassion. Il faut faire attention cependant de ne pas en abuser, car le safran est un poison à haute dose. En effet, au-delà de 10 grammes par jour (dose toutefois difficile à atteindre vu son prix), il provoque une paralysie du système nerveux.
Le safran agit également sur les systèmes reproducteurs masculin et féminin. Pour l'homme, c'est un aphrodisiaque utile en cas d'impuissance. Chez la femme, il revitalise et stimule le système reproducteur, et permet de réguler le cycle menstruel. Il vaut mieux toutefois éviter d'en consommer pendant la grossesse car il peut provoquer des fausses couches.
Enfin, le safran améliore le fonctionnement du système digestif. Il stimule tous les agni de façon douce et équilibrée, ainsi que la production des sept dhātu, ce qui permet de renforcer ojas. Il augmente l'assimilation dans les tissus profonds des plantes toniques ou des aliments auxquels il est associé.

Le safran est bénéfique même à faible dose. Alors n'hésitez pas à l'utiliser régulièrement dans vos préparations culinaires, non seulement pour son arôme subtil et sa couleur dorée, mais aussi pour tous les bienfaits qu'il peut vous apporter.

* tridoṣique : qui contribue à équilibrer les trois doṣa : vātapitta et kapha.

Informations ayurvédiques :
VPK=
Rasa : piquant, amer, doux
Vīrya : rafraîchissant
Vipāka : piquant